Une fois n'est pas coutume, voici mon bilan de l'année.
Petit rappel : je le fais avant tout pour moi, pour faire un point sur l'année passée, pour "tenter" de me donner des objectifs, mais aussi pour vous, si jamais ça vous intéresse d'avoir l'envers du décor d'un auteur de SF, ayant publié 8 livres, installé en AE depuis maintenant 2019.
Mais avant de parler de mes ventes, je dois déjà faire un topo sur l'année qui vient de s'écouler, avec un spectre un peu plus personnel.
2024 a été une année, chargée. Professionnellement parlant, mon activité de chef d'équipe m'a pris beaucoup de temps et d'énergie cette année. La fin d'année a été plus que chargée, 2 personnes sont arrivées pour renforcer mon équipe, qui devrait encore se renforcer début 2025. L'impact sur l'écriture ? Il est simple : le temps que je passais auparavant à écrire durant les week-ends, je le passe de plus en plus à finir de bosser sur des dossiers que je n'ai pas eu le temps de finir la semaine. Les périodes de ma semaine (balades ou autre) réservées à l'imagination de mes prochains ouvrages sont désormais envahies par des moments de stress, en mode angoisse, sur comment je vais faire pour boucler mes échéances pro, sur le fait de pas craquer, etc.
Très clairement, je pense avoir frôlé le burn-out il y a peu. Un membre de mon équipe n'a pas eu cette chance, et lui a plongé à deux pieds dedans, 3 semaines d'arrêt. Ça fait toujours un choc quand on dirige une équipe, qu'un gars de son équipe se mette en arrêt à cause du taf.
Alors oui bien sûr, je vous entends dire : "Tout plaquer pour l'écriture ?" Si seulement.
Mais pas cette année en tout cas. Pour plein de raisons, et la première est sans doute car les résultats financiers (on ne peut pas vivre en gagnant en moyenne "120€/mois", ce qui vous donne un aperçu de mes recettes de l'année, et je ne compte pas les dépenses) sont loin d'être au rendez-vous, et ce malgré l'incroyable bonne surprise de mon roman "Perdus sur la lune", mon dernier opus.
1) Mon ouvrage de l'année 2024 ; "Perdus sur la lune"
Ecrit, bêta lu et quasi prêt en 2023, j'ai dû attendre mi-mai 2024 pour être sûr qu'il soit bien dans le concours (seuls les ouvrages publiés entre mai et fin septembre de l'année sont autorisés). Pour la petite histoire, "Nom de code CERBERE" (un précédent ouvrage) avait loupé le coche, car il avait été publié un jour trop tôt (oui, j'avais le seum... je confirme).
Le retour des premières critiques avait été plutôt positif, et il avait même dépassé le succès de "Deux degrés et demi" en atteignant le cap des 100 ventes en un temps record : 4 mois et demi (j'y reviendrai plus tard : c'est beaucoup pour certains auteurs, c'est peu pour d'autres. En SF, chez ceux qui font peu de salon et n'ont pas un gros RS de développé, je pense que c'est bien mieux que la plupart d'entre nous).
Et malgré le fait que je participais chaque année au fameux concours des plumes francophones (que les indépendants publiant sur Amazon connaissent probablement), à aucun moment je n'y avais vraiment cru, jusqu'à ce qu'on m'appelle pour me l'annoncer. Wouah. J'étais pas prêt.
Voici un extrait de mon précédent billet "bilan de 2023" :"Je crois que d'écrire autre chose de radicalement différent en début d'année 2023 m'a un peu réconcilié avec l'écriture, car je n'y arrivais vraiment plus. La page blanche dans toute sa splendeur. De l'eau a fini par couler sous les ponts, et j'ai fini par trouver un pitch intéressant en début d'année, suite à un atelier RH (si si !). J'ai commencé l'écriture (enfin plutôt la partie documentation) en février 2023. Vu qu'il sera dans le domaine Thriller/SF, j'ai bon espoir de le présenter (une année de plus) au concours des plumes Francophones 2024, ce qui signifie une sortie pour mai 2024, pas avant. "
C'est beau de relire ça un an plus tard, et de voir que "Perdus sur la lune" a été finaliste des plumes francophones 2024. Un beau coup de projecteur, enfin qui l'était surtout dans ma tête, et dans les yeux des autres personnes qui auraient bien voulu être finaliste à ma place. Une belle ligne sur mon cv d'auteur. Un beau souvenir.
Au delà du fait qu'à ce jour, j'ignore toujours comment j'ai fait pour me retrouver parmi les finalistes, comme je l'ai évoqué un peu plus haut, je vais être franc, je m'attendais à un vrai boost des ventes, que d'être finaliste de ce genre de concours littéraire.
Paradoxalement, les ventes ont plutôt ralenti à partir du moment où j'ai été nommé. Je pensais directement être appelé par la suite pour que ce titre apparaisse au prochain Prime Reading, et... j'attends toujours.
Bon, j'admets, je suis peut-être un peu trop impatient. Je pensais voir un peu plus d'articles de presse sur le sujet, que ce soit pour la lauréate ou pour les finalistes, et... je me suis rappelé du boycott général de la presse vis-à-vis d'Amazon en général. Sans parler du fait que ce concours est "un" concours parmi tant d'autres. Trop de concours tue le concours.
La cérémonie a eu lieu durant la conférence des auteurs indépendants, organisés par Jupiter Phaeton, le 12/13 novembre.
Malgré le fait de ne pas avoir été lauréat, j'ai quand même été maintes fois félicité par le public durant le pot qui a suivi, qui me rappelait que j'étais quand même dans le top 5 sur pas loin de 1500 auteurs, et que d'autres auraient bien voulu avoir ma place, donc que je suis au moins content d'être dans le top 5. Merci à eux (et surtout à elles) pour ces petites piqures de rappel ^^
J'y ai appris beaucoup de choses, et probablement la plus importante : la SF ne se vend pas. Mais vraiment pas. Pas autant que d'autres genres. Plusieurs fois, j'ai entendu des conférencières dire "si vous voulez gagner de l'argent, arrêtez de faire de la SF, faites des styles qui sont plus vendeurs". Et ce malgré le fait que les 2 précédents lauréats SOIENT de la SF pure. OK. C'est dit.
J'ai croisé malgré tout quelques autrices de ce genre qui vendent pas mal, avec qui j'ai pas mal pu échanger (oui car je n'y ai croisé quasi que des femmes). Pour la grande majorité, c'est en salon qu'elles vendent le plus.
Ça a d'ailleurs été la nouveauté de 2024, j'en ai fait quelques uns, et j'ai malheureusement pas mal déchanté.
La plus belle des récompenses, sera sans doute venu des lecteurs de la première heure, qui m'ont souvent affirmé que pour eux leur livre préféré de tous ceux que j'avais écrit.
Mais j'ai aussi appris de ce livre. Il m'a été parfois reproché que c'était "trop de dialogues, pas assez de description". C'est un peu le principe d'un huis clos, mon idée c'était de mettre le lecteur dans le stress au moment de sa lecture, et ça pour le coup, ça a plutôt bien marché. Mais ça a moins bien marché quand d'autres lecteurs espéraient plus de descriptions, on m'a même reproché un peu de facilité à me focaliser sur les dialogues.
Je pense avoir les compétences pour décrire des univers dignes de ce nom, c'est en tout cas ce que j'ai pris plaisir à faire dans "Nom de code : CERBERE", c'est dommage que certains lecteurs se soient limités à ce genre de commentaire.
Idem sur les personnages trop... "caricaturaux", trop creux, sans passé, sans assez de caractère : il y a une raison à cela, qui est expliquée dans le livre. Trop tard sans doute. De toute façon, on ne peut jamais faire de livres à 100% parfait, n'est-ce pas ?
Bref, après ces belles rencontres, j'ai enfin pu clôturer psychologiquement la page sur "Perdus sur la lune", page que je me devais de tourner avant de réussir à me concentrer sur un prochain livre.
C'est donc ravi des belles réussites de 2024, tout autant que déçu que ces réussites ne m'aient pas permis d'avoir une réelle avancée dans ma carrière, que va se refermer cette année, riche en nouvelles expériences malgré tout.
2) Les découvertes de 2024
2.1) Premières dédicaces en tant qu'AE
C'était un de mes objectifs de 2024, et pour ça je peux dire qu'il est atteint.
J'ai donc investi (en exemplaires auteurs, des présentoir ainsi qu'un SumUp, outil indispensable pour ceux qui veulent faire ce genre d'exercice), dans ce but. Il y a eu 3 événements cette année :
Une séance de dédicaces dans un cinéma de quartier, avec un autre auteur Lillois pour la sortie du film Dune 2 :
Je pense qu'il y avait ce soir-là un potentiel certain, un peu gâché par le principe de "premier arrivé dans la salle /premier assis", ce qui fait que les gens ne voulaient pas trop laisser leur place pour voir ce que j'avais à leur vendre.
De plus, le public visé n'était initialement pas là pour acheter des livres, mais bel et bien pour aller au cinéma. Avec une place déjà payée, je peux aussi concevoir qu'ils n'avaient pas pour ambition de rajouter 15 à 30€ pour un livre.
Malgré tout, j'ai dû faire une dizaine de ventes ce soir là.
La convention de SF 2024, qui avait lieu à Cambrai :
J'avais énormément d'espoir dans cet événement, 4 jours où les passionnés de SF se retrouvaient. Il y avait cependant un gros problème : 50€ le passe d'entrée pour les 4 jours, ne permettant pas aux gens de passage de venir jeter un coup d'oeil "gratuitement" aux exposants.
Malgré la petite phrase d'un autre auteur "on vend extrèmement peu en convention" j'ai quand même réalisé quelques ventes, assez pour au moins amortir le prix du stand.
Une séance de dédicaces dans la médiathèque de ma ville.
Assez peu de ventes à mon grand dam, et en même temps, cela s'explique par le fait que les gens qui viennent dans la médiathèque n'ont pas forcément en tête de s'acheter des livres, mais plus d'en emprunter.
Cependant, plusieurs personnes m'ont commandé des livres à la suite de cet événement
2.2) La galère des salons
Voulant passer la seconde sur le sujet, je me suis donc un peu renseigné sur les différents salons aux alentours de chez moi (je vis dans le Nord depuis un peu plus de deux ans maintenant. Et le plus dur dans l'histoire, c'est de "trouver" des salons, plus précisément "des salons sérieux, qui savent communiquer, et qui ne te prennent pas un rein en tarif d'entrée". Tout un programme.
S'il y a bien évidemment de nombreux groupes Facebook qui les répertorie, c'est une première chose, mais ensuite il faut estimer du sérieux du salon (souvent la présence d'une affiche est plutôt bon signe, s'il a déjà plusieurs années d'existence c'est encore mieux). Mais là encore, trouver le bon point de contact juste pour "entrer en communication avec le salon" peut rapidement devenir un enfer. Autre point négatif, il y a parfois des organisateurs qui ne prennent pas le temps de "répondre" à votre candidature.
Et il y a d'autres complexités auxquelles je ne m'attendais pas forcément : certains salons refusent carrément les auto-édités (ou auteurs indépendants). La raison, ils ne la communiquent pas sur les RS, il faut avoir les organisateurs au téléphone pour qu'ils vous annoncent : "c'est financé par des maisons d'éditions, c'est la raison pour laquelle ils ne veulent pas... ". Ça a été le cas pour un salon pourtant à côté de chez moi, le salon du livre de Bondues.
Etant plus investi sur le sujet cette année, je sais désormais les gros salons "payants" mais ramenant énormément de monde, du coin (et aussi en Belgique), dans lesquels il faut mettre le paquet, et j'espère pouvoir y participer en 2025. Rdv dans la note de l'année prochaine pour que je vous raconte ça (ou pas).
2.3) Bilan financier de l'expérience des dédicaces
Avec un peu plus d'une vingtaine de livres vendus durant ces 3 événements, en prenant en compte l'investissement (qui par chance n'est pas périssable) des livres invendus (qui le seront j'espère en 2025), j'arrive à une rentabilité aux alentours de 65% (il faudrait 100% pour que je rentre dans mes frais), soit une perte sèche d'un peu moins de 200€.
Comme je l'ai dit : je reste confiant dans le fait de pouvoir vendre mieux dans "de vrais salons", encore faut-il les identifier, que cela tombe à une date où je suis disponible, et y être accepté.
3.1) L'aventure TikTok
Je suis né avant 2000 (team 80 !) ce qui fait que, comme probablement pas mal de ma génération, je suis plutôt allergique aux RS. Je ne vais pas dire que je déteste ça, mais pas loin. Alors quand durant la conférence des auteurs indépendants du mois de novembre, une conférencière a expliqué "comment et pourquoi Tik Tok permettait de générer des ventes", je me suis dis que j'allais tenter le coup.
En fait, j'utilisais Tik Tok comme on peut utiliser Instagram (que j'utilise déjà mal). À savoir une fois une publication, pas plus. La technique proposée (qui vaut ce qu'elle vaut, je ne force personne à l'appliquer hein ^^) c'est de publier 3, 4, 10, 100 fois le même trailer, un carrousel un peu différent, pour que de nouvelles personnes tombent dessus. J'ai donc refait de belles vidéos que vous pouvez voir ici : https://www.tiktok.com/@pebramauteur
Voici une des vidéos qui est à ce jour la plus regardée :
Comme le disait la conférencière, le pourcentage de personnes regardant toute la vidéo peut être faible. Certes. Là pour le coup, tout dépend de comment la personne est arrivé sur la vidéo. Mais, d'une : c'est toujours mieux que "pas de personne", de deux, ça reste de la publicité "TOTALEMENT GRATUITE". La seule contrainte, c'est de programmer des posts, et d'attendre que ça morde. Le jackpot est toujours lorsqu'une personne répond, ou republie, ou met sa vidéo dans ses favoris.
Pas obligé de "danser devant un trend" pour que ça buzze (même si ça aide, mais ce n'est pas une obligation). Juste publier régulièrement, jusqu'à trouver le lecteur qui trouvera ça fun et qui ira acheter votre bouquin derrière.
Alors, ai-je déjà vu un réel impact par rapport à ces publications sur TikTok ? Concrètement non, mais il est encore trop tôt pour avoir un retour. Déjà, si je parviens à avoir une centaine d'abonnés l'année prochaine, et quelques vidéos à plus de 1000 vues, ce sera un beau challenge. Cela fait à peine plus d'un mois et demi que je m'y suis recollé, et à cause de mes rushs au travail, je n'ai pas trop pris le temps de faire ça avec une vraie assiduité. Je dirais (pour l'année prochaine) qu'à ce jour, mes meilleures vidéos plafonnent aux alentours de 800, parfois 850, et que ça ne va pas au-delà. Cela nécessite probablement que je comprenne un peu mieux l'algorithme, et la raison à cause de laquelle ça ne va pas plus loin. Vous aurez un bilan plus détaillé l'année prochaine (si j'ai continué l'expérience un an durant).
4.1) Proofreader d'une version anglaise traduite en Français
Je pense que vous aussi vous avez eu de nombreux auteurs qui sont venus dans votre messagerie insta ou X, pour vous parler de leur livre qui est le meilleur du monde et qu'il faut absolument lire. Oui, sur les RS, très souvent, les rencontres ne sont pas incroyables, et pourtant, parfois il y a des chouettes personnes derrière les profils.
J'ai eu l'occasion (le hasard d'une rencontre on va dire) de faire la connaissance d'une traductrice, qui était en quête d'un proofreader pour une version traduite de l'anglais vers le français. Elle me proposait en contrepartie, de "proofreader" l'un de mes textes traduits en anglais. J'ai donc proposé "Abyssjail" que j'avais auparavant traduit par mes propres moyens (ce qui n'est pas recommandé, mais on fait souvent comme on peut avec les moyens qu'on a, hein...)
L'exercice a été des plus intéressants de voir comment un texte de l'anglais vers le français avait pu être mal traduit. D'autant plus que l'histoire était très orienté érotique, voire porno-érotique option SM. En gros, c'était sous la forme d'un journal intime d'un mari qui se mettait du jour au lendemain à rencontrer des femmes sur un site de rencontres, lesquelles acceptaient ou non de jouer aux jeux de rôles qu'il proposait.
Alors c'était intéressant au début, mais ça a fini par être un peu répétitif, d'autant plus que l'histoire à la base n'était pas incroyable, hein... Bien évidemment, une fois traduit, elle m'a demandé d'aller acheter et de commenter l'oeuvre de l'auteur en question. Ça peut surprendre, mais sachez que c'est une pratique très très courante aux USA. Il y a même des sites spécialisés dans ce genre de pratique, plus ou moins légal pour Amazon.
L'autre point intéressant est qu'elle m'a parlé d'un site permettant de proposer un extrait de texte (voire un texte en entier) à des agents américains, en quête de leur future pépite. Le tout totalement gratuit. J'ai postulé avec "Mission Mars Alpha" (la version traduite de "Projet Mars Alpha"), en vain.
Mais ça reste un très bon plan, sachant que si vous voulez percez dans l'édition classique sur le continent américain, il faut nécessairement passer par un agent. Allez, c'est cadeau : https://querymanager.com/
Enjoy.
D'ailleurs, petit rappel : j'ai à ce jour 3 livres traduits sur Amazon : Projet Mars Alpha, Deux degrés et demi et Abyssjail. En 2024, seul Abyssjail (proofreadé donc) a été lu à l'étranger, environ 3 fois.
J'ai été ravi de ne pas investir plus de sous dans ce projet, qui est casse dent pour énormément de personnes.
Il a été évoqué le marché allemand à la conférence de presses des auteurs indépendants (potentiellement car il y avait BoD dans le lot, qui est basé en allemagne), à voir si je tente le coup en 2024 (probablement pas).
3) Les chiffres (livre par livre) de l'année 2024
Allez, assez parlé de moi, voici donc quelques chiffres sur l'année écoulée (prenez un siège, ça risque d'être long)(titre).
3.1) L'évolution du nombre de pages lues (programme Kindle Unlimited).
Voici un export du nombre de pages lues sur 2024.
Cela reste encore bien en dessous de collègues publiant dans des genres plus répandus, mais la bonne nouvelle c'est que c'est quasi le double de 2023 (merci la sortie de mon petit dernier (en bleu sur le graphique), qui atteint à lui seul 54% du magot). En 2e position, "Nom de code CERBERE", se hausse péniblement à 13% (mais ça reste malgré tout une bonne surprise.
Voici les chiffres par rapport aux années précédentes :
Et pour les curieux, voici les stats de mon genre NSFW, une niche dans laquelle je publie anonymement des nouvelles érotiques depuis début 2023 (sous un autre nom de plume donc) :
Il n'est possible de faire une extraction de plus 10 livres, hors j'en compte un peu plus, il faut rajouter un peu plus de 2000 pages lues pour avoir une vision globale.
Idem, 2 sorties en plus en 2024 (en avril et en octobre)ont fait multiplier par deux le nombre de pages lues comparativement à 2023, ce qui est un petit succès en soit.
Si l'on totalise les chiffres de ces 2 genres différents (traditionnels + NSFW), on arriverait donc aux alentours de 60K pages lues sur 2024, ce genre venant en 2e position (avec 19%) entre "Perdus sur la lune" (43,76%) et "Nom de code CERBERE" (11,37%).
C'est assez fou quand on y repense... Une petite niche qui fonctionne sans trop faire de pubs autour, et ce même si globalement les gains générés sont assez faibles sur 2024 : aux alentours de 65€.
Donc 2024 pourrait se résumer par une première bonne nouvelle, une multiplication quasiment par 2 de mon nombre de pages lues sur KDP, les revenus générés dans ce domaine remontant de 7,83 à 9,89% en 2024. Comme c'est souvent évoqué, on remercie la sortie d'un nouveau roman, qui a très clairement boosté les lectures.
Une fois de plus pour jouer cartes sur tables, pour ces 475 K pages lues, l'option KDP Select m'a rapporté un peu plus de 140€ sur l'année.
3.2) L'évolution au niveau des revenus générés (ventes+pages lues) sur Amazon et BoD confondu
Au niveau de l'évolution des ventes, je constate une augmentation d'environ 20% par rapport à 2023. À noter que l'année dernière, c'était durant le mois de décembre que je faisais le plus de ventes, notamment grâce aux publicités sur Amazon, mais cette tendance ne semble pas se confirmer cette année, je suppose que le coût de livraison de 3€ pour les livres n'a pas dû aider à vendre plus de livres via Amazon cette année. Est-ce que ça a permis de plus vendre chez les libraires ? j'en doute, mais c'est un autre débat.
Je précise également que j'ai supprimé mes ventes "NSFW" de ce classement, étant donné que le nombre de ventes n'est pas ma cible à proprement parler, j'opte plutôt le nombre de pages lues.
Voici donc le classement 2024 :
#1 Perdus sur la lune (2024) (51% des gains)
"Perdus sur la lune" s'est relativement bien vendu (à mon niveau). Et pour être tout à fait honnête, il s'est écoulé à ce jour à 157 exemplaires. J'en suis conscient, c'est beaucoup pour certains, ridiculement peu pour d'autres. Pour de la SF, l'impact direct est qu'il truste régulièrement le top 50 de la catégorie "Hard SF" (ou "Science Fiction dure", comme ils ont eu la bonne idée de le traduire...)Il se glisse donc à ce jour en 4e position de mes meilleures ventes globales. À noter que je viens de le rendre disponible sur BoD, et que j'espère que ça redonnera un petit coup de boost pour 2025. |
#2 Avant j'avais des principes, maintenant je suis papa T1 (2020) (13% des ventes)
L'un de mes livres qui se vend le mieux au moment des fêtes, probablement car c'est le cadeau idéal à faire à de jeunes parents. Malgré l'investissement conséquent au niveau de la publicité, il s'en sort dans le positif, ce qui est assez rare pour être remarqué. Au classement général, il a d'ailleurs détrôné "Deux degrés et demi" et s'élève désormais en Top 2, derrière "Projet Mars Alpha", qui a encore un peu d'avance malgré tout. |
#3 Nom de code CERBERE (2022) (9% des ventes)
Encore un net recul des ventes de ce livre sur 2024, livre qui pour le coup, par assez facilement en salon. Comme 2023, ça reste un énorme écueil financier, et malgré l'investissement fait dans la publicité, malgré sa couverture, malgré sa qualité (4,4/5 sur Amazon, la meilleure note de tous mes romans de SF), ce livre que je considère comme mon bébé, ne se vend pas, et ne se vendra probablement jamais assez pour amortir ce qu'il m'a coûté. L'année 2024 aura creusé un peu plus le déficit (la publicité entre autre), en vain. Déception, forcément. |
#4 : Projet Mars Alpha (2019) (8% des ventes)
Lui tient bon, bizarrement. Pas de grosses évolutions de ventes par rapport à 2023 (merci les salons, et son pitch qui fait qu'il se vend bien). Comme évoqué, je vais probablement le sortir de KDP Select pour voir s'il y a moyen de lui faire booster ses ventes en le rendant disponibles sur les autres plateformes. RDV au bilan 2025 pour voir si ce coup de poker aura marché ! |
#5 : Deux degrés et demi (2019 (7% des ventes)
Comme 2023, le nombre de ventes a été diminué par 2, et c'est désormais en salon qu'il se vend le mieux. Cela reste une bonne nouvelle de le voir dans le top 3. Je pense le retirer du programme KDP select avec Projet Mars Alpha en 2025, afin de tenter de le rendre disponible au format numérique sur toutes les plateformes. On verra si ça permet d'avoir un petit boost au niveau des ventes, et ce même s'il date désormais de 2019.Facilement pitchable, il a la chance de partir facilement en salon. Et pourtant, dieu sait que j'aimerais le réécrire ^^ (mais non, ce ne serait pas raisonnable. |
#6 : Avant j'avais des principes, maintenant je suis papa T2 (2022) (5% des ventes)
Comme les autres lauréats, un nombre de ventes divisé par deux, et ce malgré la présence sur la Fnac au format epub. Il permet financièrement de tirer son épingle du jeu, car il a l'avantage de bien se vendre en salon, souvent avec le tome 1. Mais comme "Nom de Code CERBERE", il reste un flop financier, avec une rentabilité aux alentours de 30% seulement. Vous comprenez sans doute maintenant pourquoi j'hésite à écrire un tome 3 sur le sujet. |
7e position : Abyssjail (2020) (4% des ventes)
Comme la plupart des autres, une division par deux du nombre de ventes et de pages lues pour ce livre. J'ai moins de regrets pour lui, qui a eu la chance grâce au Prime Reading de 2023, de faire en sorte de complètement remboursé les frais engendrés à sa création. Lui aussi, devrait probablement quitter "KDP select" pour vivre de ses propres ailes au format numérique sur les autres plateformes, en espérant qu'il marche mieux que mes 2 exemplaires de "Avant j'avais des principes" qui n'ont pas du tout été vendus ailleurs que sur Amazon... À noter également que ce livre a été traduit et "proofreadé" par une anglaise native, ce qui a engendré quelques lectures à l'étranger, mais rien d'incroyable. |
8e et dernière position : L'interphone ne fonctionne toujours pas (2020) (3% des ventes)
Il aurait pu finir l'année en beauté, (dans le positif j'entends) mais j'ai eu la mauvaise idée de réinvestir tous les gains qu'il avait généré sur l'année dans la publicité : ce fut un échec total !La publicité sur Amazon reste un grand jeu de pile ou face, dont je n'ai toujours pas compris le fonctionnement, à mon grand dam.Et pourtant, il a vu un petit pic de ventes et de nombre de pages lues en 2024, comme quoi, tout n'est pas perdu. Comme les autres, je vais voir si l'herbe est plus verte ailleurs en le sortant du programme KDP Select, en espérant que ça reboostera un peu ses ventes. |
En termes de rentabilité, pour situer par rapport à mes autres livres, mes revenus NFSW sont entre la 7e et la 8e place, essentiellement car je me focalise sur le nombre de pages lues plus que pour les ventes.
Les revenus de mes livres (tout confondu, incluant les dédicaces) m'ont rapportés aux alentours de 1400€ en 2024.
Somme à laquelle il faut retirer les impots, sans parler des investissements fait au préalable (les corrections, la bêta lecture, les couvertures, la publicité, les exemplaires auteurs, etc etc).
Si j'étais dans le positif en 2023 (pas de sortie), ce n'est pas le cas en 2024. Mais c'est la vie, ça fait partie des investissements, et par chance, mon vrai métier (bien prise de tête) me permet de couvrir ce genre de frais, donc pas de panique, je gère (ce qui ne serait pas le cas si l'écriture était mon seul revenu...).
3.3) Mon expérience sur les publicités Amazon.
Si en 2022, ma rentabilité était de 62% (c'est à dire que le gain était supérieur à la moitié de mon investissement), en 2023 ma rentabilité était tombée à 42%. Le fameux effet "concurrence" selon moi.
En 2024, au 15/12, la rentabilité était aux alentours de 54%.
Pour parler chiffre plus précisément, j'ai investi en 2024 aux alentours de 700€ dans la publicité, ce qui m'a permis de gagner environ 352€. Mon investissement m'aura donc coûté 370€
Sur 12 mois cela nous fait une moyenne de 30€, nombre qui rapporté à 8 livres, fait une moyenne de 3,6€/livre/mois.
Bien évidemment, il y a des écarts dans ces calculs.
Les 3 premiers mois je n'ai pas fait de pub, puis j'ai essentiellement visé 2/3 livres, avant de mettre le paquet en décembre; Certains livres ont un bon ACOS (rapport clic/vente), d'autres sont à zéro. Je suis en positif sur certains, et d'autres ne sont pas du tout rentables. Pour être plus précis, seul la campagne du livre autour de la parentalité me fait gagner de l'argent (cad qu'elle me rapporte plus qu'elle me coûte).
Après, c'est toujours pareil, il y a une donnée que l'on ne peut pas vraiment mesurer, c'est l'impact d'une vente de livres : pour un livre trouvé sous le sapin le soir de Noël (offert par un lecteur qui m'aura déjà lu), combien cela va-t-il engendrer de livres vendus derrière ? C'est souvent là-dessus que je pariais les années précédentes, et c'est encore et toujours le pari que j'ai en tête cette année. Une chose est cependant indéniable : si dans les premières années la publicité sur Amazon était rentable, elle ne l'est plus vraiment à mon sens, et ce même si je continuerai probablement de mettre un peu d'argent dedans en 2025.
4) Les projets 2025 et les publications à venir
(suite d'un passage de mon bilan de décembre 2023) "En parallèle, j'ai aussi commencé à rédiger les premières pages d'un potentiel Tome 3 sur mon témoignage de la parentalité. Celui-ci aborderait les premières années à l'école, et surtout la précocité chez un enfant. Forcément vu l'échec du précédent, je me demande si cela vaut vraiment le coup ou non. L'avenir me le dira. "
Bon, ben voilà, tout est dit, statu quo à ce point ^^. Une petite capture d'écran pour le bilan de fin 2025, lorsque je relirai mon bilan de l'année précédente :
C'est là toute la question, remplie d'incertitude. Quel sera le thème de mon prochain livre ? Sera-t-il en 2024 ? Y aura-t-il un prochain livre ?... Je ne sais pas. Je me vois mal arrêter, bien évidemment. Juste, niveau émotionnel, c'est monté si haut avec le précédent, que j'ai encore du mal à redescendre, et à m'y remettre. L'excès de travail (et c'est bien parti pour durer) n'aide pas vraiment à y voir plus clair, sans parler de "la charge mentale d'un papa d'un HP/Hypersensible de 6 ans".
Le manque de rentabilité est un frein indéniable, et ne donne pas vraiment envie de continuer. Alors bien sûr, j'ai la chance de bien gagner ma vie ce qui fait que le gros de mes investissements, lorsqu'il n'est pas couvert par la vente de mes livres, et pris sur mon épargne. Mais malgré le fait que j'en sois à mon 8e livre, de surcroit le dernier ayant été là où il a été, je peine toujours à rentabiliser mes livres.
"Tu écris vraiment pour devenir un auteur à succès ? " me demandait en toute honnêteté une proche. C'est toujours délicat comme question, tant à poser que dans la réponse. Répondre oui serait parait immodeste, répondre non serait mentir.
J'ai pu croiser à la conférence des auteurs indépendants un grand nombre d'autrices qui vivaient de leur plume (pour beaucoup, elles publient dans des secteurs qui marchent : YA, Romance, Urban Fantasy). Une solution pour vendre plus, ce serait probablement de changer de style... En d'autres termes : d'écrire dans des genres que je n'apprécie guère. Et... Je n'en ai pas envie. Dommage !
J'ai beau être un peu en froid avec mon travail actuellement (essentiellement à cause du poids qu'il y a sur mes épaules au niveau de la gestion de l'équipe pour que ça ne capote pas), je crois que j'aurais du mal à m'imaginer devenir auteur à plein temps. Comme la gratte ou le sport, ce qui est aujourd'hui un loisir deviendrait mon métier. Chaque sortie serait synonyme en fonction du résultat de : "est-ce qu'on aura au moins de quoi manger pendant l'hiver" à "pourra-t-on partir en vacances ?". Devenir un grand auteur, un de ceux que tout le monde lit "parce qu'il sait qu'il trouvera une lecture rassurante, à laquelle il est habituée", se piéger dans un style ou un schéma de roman pour répondre aux besoins de la maison d'édition...
5) Conclusion
Merci, merci un grand merci d'avoir lu cette note en entier si tel est le cas (vous êtes sacrément courageux, vraiment). Je ne sais pas si vous l'aurez trouvé intéressante ou pas, mais c'est déjà cool d'avoir pris le temps de la lire.
Je vous souhaite les meilleures choses pour 2025, de la santé bien évidemment, du succès dans vos projets, qu'ils soient littéraires ou pas.
J'en profite également pour remercier les lectrices/lecteurs, chroniqueuses/chroniqueurs, qu'ils proviennent de X ou de Threads (du côté lumineux de la force)(comprenez qui apprécient d’interagir avec moi ;)) qui passeront par ici, qui me suivent depuis le début ou depuis peu, un grand merci à vous, vraiment, vos petits messages font toujours du bien au moral
MERCI D'ÊTRE LÀ, et à l'année prochaine.
J'ai tout lu avec grand plaisir, merci pour ce partage franc, direct et très détaillé. C'est une pépite, une mine d'informations !
J'aimerais savoir quel est ton statut fiscal par rapport à tout ça. Comme je vois qu'il y a des entrées et surtout des sorties d'argent pour la pub, un statut spécifique permettrait-il d'éviter les impositions sur de l'argent que, somme toute, tu n'as pas gagné ?
Il semble ressortir de tout ce que tu écris qu'Amazon est tout de même la meilleure pub à lui seul (classement des livres, KENP), le reste des ventes s'arrachant aux forceps.
Avec toutes ces conventions et salons de SF en France, je m'étonne toujours que tant d'auteurs restent relégués au second plan.…
Oh ben si, ce serait drôlement chouette que tu finisses le tome 3... dit l'oursonne qui n'a pourtant pas encore lu le tome 2 (mais Noël n'est pas encore passé !) 😉